La NASH

Ajouté le 22 déc. 2022
La NASH

 

La “maladie du soda” gagne du terrain

« La NASH est la première cause de greffe de foie en France, devant l’alcoolisme » rapporte le Dr Réginald Allouche, ingénieur et médecin, spécialisé dans le diabète de type 2 et la NASH. La stéatose hépatique non alcoolique, ou NASH, est un problème de santé publique majeur qui préoccupe de plus en plus les médecins

Par Alexandre Morales avec la collaboration du Dr Réginald Allouche, ingénieur et médecin, spécialisé dans le diabète de type 2 et la NASH.

 

La NASH, quesako ?

La NASH (Non-Alcoholic SteatoHepatitis) est une infiltration de graisse dans les cellules du foie : le sucre en excès s’accumule dans l’organe jusqu’à altérer voire détériorer ses fonctions. « C’est comme une usine qui n’a plus de place dans son entrepôt de stockage. Les cartons seront tout de même entreposés dans l’usine, ce qui empêchera les ouvriers de se déplacer libre- ment et aura des conséquences sur leur capacité de travail », explique le médecin. Si, en France, le terme de NASH est utilisé de manière générique pour désigner un stockage excessif de gras dans le foie, il s’agit en réalité de l’un des stades d’une pathologie plus complexe, la NAFLD (Non Alcoholic Fatty Liver Di- sease) (voir figure).

 

La NASH, mal du siècle !

Cette maladie du foie est favorisée par un mode de vie sédentaire et une alimentation très sucrée, riche en produits transformés. Dans l’Hexagone, le titre évocateur de “maladie du soda” lui est souvent donné. Elle accompagne l’épidémie de surpoids qui touche les pays industrialisés, en particulier dans leurs popu- lations les plus précaires, encore plus exposées à la malbouffe.

Véritable mal du siècle, l’Institut de cardiométabolisme et de nutrition (ICAN) estime que la NAFLD atteint 18 % de la population adulte française. Ce qui veut dire que 220 000 personnes auraient une fibrose avancée, précirrhotique ou une cirrhose.

 

Les facteurs de risque

D’après le Dr Allouche, « il s’agit d’une maladie qui touche principalement les hommes de plus de 50 ans et les femmes ménopausées (jusque-là protégées par les œstrogènes), sédentaires et en surpoids. Les personnes atteintes d’un diabète de type 2 sont aussi très sensibles à cette pathologie. L’alcool et les médicaments prescrits dans le cadre de certaines maladies psychiatriques ou du VIH sont des facteurs aggravants."

« Il n’y a aujourd’hui, aucun traitement pour la NASH, si ce n’est adopter une alimentation  équilibrée et pratiquer une activité sportive régulière. »

 

Comment savoir si une personne est atteinte de NASH ?

Le diagnostic se fait d’abord par une échographie du foie et est confirmé par un examen sanguin qui vise à mesurer le taux de transaminases appe- lées, ALAT ou SGPT. L’augmentation de ces enzymes, produites spécifique- ment par le foie, est généralement le signe d’un disfonctionnement et d’un début de destruction hépatique.

52 ANS

c’est l’âge moyen

d’apparition de la NASH

 

Agir vite !

Une fois le diagnostic établi, il faut rapidement pour stopper l’évolution de la pathologie. En effet, le stade NASH est réversible, mais pas les suivants ! Une volte-face largement permise par l’étonnante capacité du foie à se régénérer. Néanmoins, cette capacité a ses limites.

« Quand il y a une NASH, une inflammation du foie reste réversible mais dès que la fibrose se produit, c’est une autre histoire. Même si on peut la stopper, on ne peut plus revenir en arrière, rappelle l’expert. Et quand la cirrhose apparaît, il est difficile de l’arrêter. C’est pour cela qu’il faut stopper le développement de la fibrose le plus vite possible. »

Cependant, la NASH n'est pas synonyme de cirrhose. De par la complexité du foie, il est impossible de prédire son évolution. Alors que, après quelques années, elle peut déboucher sur une cirrhose ou un cancer pour les uns, elle peut aussi demeurer innofensive pour les autres

 

Comment je me soigne ? 

Pour arrêter l’évolution de la maladie, aucun traitement n’a encore été découvert. La seule option : changer d’habitude alimentaire et pratiquer une activité physique régulière. « Il faut laisser le foie tranquille, et limiter au maximum les sucres et les féculents, gros pourvoyeurs de sucre. En revanche, on peut les substituer par les légumineuses, riches en fibres, qui permettent de calmer l’inflam- mation », explique le Dr Allouche. Concernant l’activité physique, il précise que « dans ce contexte, l’intérêt du sport ne se situe pas au ni- veau des muscles. En effet, la capa- cité du foie à faire son travail dépend du débit du sang qui le traverse. Ain- si, pratiquer une activité dite “cardio”, qui, par définition, augmente le débit cardiaque, améliore singulièrement la capacité du foie à détoxifier le corps. Il permet aussi de diminuer la charge pondérale. »

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